Appel à soumission au numéro spécial de SAMPJ sur la « Comptabilité environnementale et sociale en France »

Date limite de soumission : 15 septembre 2017
Rédacteur senior :
Charles H. Cho, ESSEC Business School, Cergy-Pontoise, France ()
Rédacteurs invités :
Delphine Gibassier, université fédérale de Toulouse, Toulouse Business School, Toulouse, France ()
Jonathan Maurice, université fédérale de Toulouse, université Toulouse 1 Capitole, IAE Toulouse, Toulouse, France ()
Pour ce numéro spécial de Sustainability Accounting, Management and Policy Journal (SAMPJ) associé au 4e congrès CSEAR France, nous privilégions les articles analysant le développement d’outils, de pratiques, de réglementations, de rôles et de professions spécifiques à la comptabilité environnementale et sociale en France.
Premièrement, les nombreuses réglementations françaises sur le reporting environnemental et social (loi NRE en 2001, loi Grenelle 2 en 2010) présentent un contexte intéressant pour étudier les pratiques de divulgation d’informations et de reporting interne se situant entre obligations légales et initiatives volontaires (Antheaume et al., 2013 ; Capron et Quairel, 2010 ; Damak-Ayadi, 2010 ; Quairel, 2004). Ces réglementations ont déjà fait émerger plusieurs travaux sur les besoins d’une comptabilité élargie (Petit et al., 2013) et sur la qualité et l’impact de l’information diffusée (André et al., 2011 ; Chauvey et al., 2015 ; Cho, 2009; Depoers, 2010 ; Oxybar et Déjean, 2010 ; Perrigot et al., 2015). Nous encourageons des soumissions poursuivant l’étude des impacts de ces réglementations sur les pratiques des entreprises.
Deuxièmement, un thème de recherche émerge de la loi Grenelle 2 qui exige la vérification par un tiers des informations environnementales et sociales diffusées par les entreprises. La crédibilité des informations diffusées et les problématiques entourant l’audit de telles informations demandent à être davantage étudiées (Gillet 2010 ; Gillet-Monjarret et Martinez, 2012 ; Igalens, 2004 ; Lafontaine, 2010 ; Rivière-Giordano, 2007). Ce besoin de crédibilité des informations encourage également de nouvelles pratiques d’audit et de contrôle interne des informations environnementales et sociales (Dohou-Renaud, 2009) qui méritent une attention particulière du monde académique.
Troisièmement, le contrôle de gestion environnementale et sociale a émergé en France avec de nouveaux outils et pratiques comme le « bilan social » pour la comptabilité sociale, l’analyse du cycle de vie pour la comptabilité produit ou le « bilan carbone » pour la comptabilité environnementale. Plusieurs auteurs ont étudié la mise en place de tels outils et pratiques dans le contexte français (p. ex., Dohou-Renaud, 2012 ; Mocquet, 2010 ; Dreveton, 2009a ; 2009b ; Meyssonnier et Rasofol-Distler, 2008 ; Naro et Noguera, 2008 ; Janicot, 2007) mais plusieurs domaines restent à étudier comme le calcul de coûts du cycle de vie, la comptabilité du capital humain (Trébucq, 2006 ; Decocq-Good et Laurent, 2003) ou le reporting intégré. Nous encourageons la soumission d’articles documentant le succès ou l’échec de telles innovations en comptabilité sociale et environnementale, à la fois dans les grandes et les petites entreprises du contexte français. Des généalogies d’outils et l’analyse de leur développement en France sont également les bienvenues (Gibassier, 2016 ; Lafontaine, 2003). Des études consacrées à l’adoption, la création, la diffusion ou l’abandon d’outils de comptabilité environnementale et sociale dans le contexte français sont aussi encouragées. Nous sommes de plus intéressés par l’analyse de la compétition qui peut se développer entre outils et innovations. Des exemples de développements de tels outils en France incluent non seulement l’analyse du cycle de vie et le « bilan carbone » mais aussi les méthodologies derrière les programmes de labélisation environnementale, ou encore le programme CARE ou la « comptabilité universelle ». À l’inverse, des méthodologies comme le Material Flow Cost Accounting sont absentes de notre territoire. L’association OREE a également participé au développement de recherches doctorales sur la comptabilisation de la biodiversité testée et mise en place dans quelques entreprises. Par exemple, différents outils de gestion de l’eau ont émergé dans différents contextes et différents secteurs (Gibassier et Alcouffe, 2016).
Quatrièmement, nous encourageons la soumission d’études de cas approfondies d’entreprises ayant une expérience de comptabilité environnementale et sociale. Par exemple, Kering a lancé son compte de résultat environnemental en 2011 (E-P&L). Danone a travaillé sur sa propre comptabilité carbone depuis 2007 et LVMH a développé un outil de comptabilisation de la biodiversité. De nombreuses PME ont également développé des outils et des méthodologies qui méritent l’attention du monde académique. Les recherches sur des organisations actrices de l’économie verte ou de l’économie sociale et solidaire sont également les bienvenues pour étudier leur démarche de mesure de leur performance sociale et environnementale.
Cinquièmement, la France est également un des rares lieux où la naissance de nouvelles professions liées à la comptabilité environnementale et sociale peut être observée. Renaud (2014) a retracé le rôle des contrôleurs de gestion environnementaux dans une organisation française pionnière en termes de comptabilité carbone. Gibassier et El Omari (2015) ont discuté de la naissance un peu troublée de la profession de « conseil carbone ».
Nous encourageons également des études de cas sur de petites organisations afin de comprendre comment elles intègrent ou non des démarches de comptabilité et de reporting environnementaux et sociaux. Utilisent-elles des outils différents des multinationales ? Enfin, nous encourageons les études centrées sur la comptabilité nationale environnementale de la France (en tant que pays), des villes et des territoires français.
Enfin, nous sommes intéressés par les articles académiques sur le développement des formations en comptabilité environnementale et sociale dans les universités françaises et les écoles de commerce (Lafontaine, 2009).

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