Formation – Négociations internationales, instruments économiques et juridiques pour l’atténuation des changements climatiques, l’adaptation et la conservation de la biodiversité – Montpellier CIRAD Octobre 2018
Contexte
Il existe de nombreux instruments que les pays peuvent utiliser et combiner pour concevoir leurs politiques environnementales. L’UE a choisi d’utiliser, notamment, un mécanisme de « cap-and-trade » pour réguler les émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire un marché des permis d’émission au niveau européen avec des objectifs déclinés au niveau national. Les mécanismes basés sur les projets, comme le Mécanisme de Développement Propre (MDP), ont rencontré des obstacles dans le domaine de la foresterie, du fait notamment du risque de non-permanence du stockage de carbone. Les activités basées sur les projets ont toutefois trouvé des débouchés significatifs sur les marchés volontaires de la « neutralité carbone » et pourraient connaître une nouvelle dynamique suite à l’accord conclu à la conférence de Paris (CoP 21) en 2015.
Parmi les instruments, le mécanisme REDD+ concerne particulièrement les pays forestiers dans les pays en développement. REDD+ est un mécanisme techniquement complexe, qui n’a pas une architecture stabilisée, et l’articulation entre le niveau national et celui des projets reste encore une question ouverte, notamment suite à l’accord de Paris (CoP 21). D’autres instruments peuvent être utilisés tant pour l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à ces changements, que pour la sauvegarde de la diversité biologique : il s’agit de la fiscalité écologique, des paiements pour services environnementaux (PSE), de la compensation biodiversité (séquence Éviter, Réduire, Compenser), des questions relatives aux droits de propriété intellectuelle sur les savoirs locaux et le mécanisme d’Accès et Partage des Avantages (APA). Dans le cadre de la convention pour la lutte contre la désertification, un mécanisme de compensation de la dégradation des terres (Land Degradation Neutral) est à l’étude. Le financement de ces instruments à travers des marchés, des transactions bilatérales ou des fonds (parfois alimentés par des redevances affectées) constitue une question transversale.
L’objectif de cette formation est de donner aux participants des clés de compréhension de ces instruments et mécanismes, de leur raison d’être, des conditions de leur efficacité, des expériences des pays dans la mise en œuvre, des risques et des possibles effets pervers, et, enfin, des possibilités de combinaison dans le cadre des mix de politiques publiques. Cette analyse des instruments se prolongera par une réflexion sur les concepts mobilisables (résilience, vulnérabilité…) pour penser les politiques et mesures d’adaptation aux changements climatiques.
Objectifs
À la fin de la formation, les participants seront en mesure de comprendre les principaux instruments des politiques publiques utilisés dans le monde pour la gestion de l’environnement, des ressources naturelles et de la biodiversité, et pour l’adaptation aux changements climatiques. Ils seront en mesure de concevoir des politiques publiques environnementales fondées sur l’utilisation pertinente et la combinaison de différents instruments économiques et juridiques.
Public
Chercheurs, doctorants, gestionnaires de projets, membres d’ONG développement/environnement….
Langue
Français
Programme
La formation sera en format favorisant les interactions permanentes avec les participants. Des textes d’appui seront distribués à chaque séance, et un débat sera organisé sur un court texte (maximum 2-3 pages) à la fin de chaque séance (séance lecture + débat : 50 mn).
Jour 1 :
- La crise écologique globale : présentation des dynamiques du changement climatique, ses effets (chiffres-clés), l’érosion de la biodiversité, les problèmes de pollution et d’épuisement de certaines ressources naturelles), le débat sur la durabilité et l’économie verte
- Les négociations internationales sur l’environnement : Positions, enjeux et perspectives, place de la forêt dans les négociations « climat », « diversité biologique » et « désertification » : marchés du carbone, droits de propriété intellectuels, partage des avantages, neutralité dans la dégradation des terres, etc.
Jour 2 :
- Le débat réglementation – instruments économiques
- La fiscalité écologique et ses différentes utilisations possibles
- Les marchés de droits dans le cadre de systèmes de « cap-and-trade » (climat, pêches, eau…)
Jour 3 :
- Les mécanismes de « crédits carbone » basés sur les projets : l’exemple du Mécanisme de Développement Propre (MDP) et les leçons des projets MDP
- Le mécanisme REDD+ :
- Historique ; De RED à REDD+ : l’état de la négociation
- La question du financement (marché carbone ou fonds) et de l’architecture (échelle du projet, des juridictions, de la nation)
- Les politiques et mesures dans le cadre de REDD+
- Les paiements pour services environnementaux (PSE)
Jour 4 :
- La compensation écologique/biodiversité (réglementaire et volontaire)
- Les droits de propriété intellectuels et l’Accord sur le Partage des Avantages (APA) dans la Convention sur la Diversité Biologique
Jour 5 :
- Introduction aux débats sur l’adaptation
- Le financement du développement durable et des biens publics mondiaux*
- Bilan et évaluation
Intervenants
- Alain Karsenty : (économiste, spécialiste des politiques et des instruments économiques pour l’environnement) sera l’intervenant principal,
- Abigail Fallot, économiste, spécialiste de l’adaptation et de la résilience des socio-écosystèmes, interviendra sur différents aspects liés à sa spécialité,
- Sigrid Aubert, spécialiste du droit de l’environnement, interviendra sur les droits de propriété intellectuels et sujets connexes
Prérequis
Bonne culture générale et information scientifique minimale sur les problématiques du climat et de l’environnement.
Pour plus d’informations, cliquez ICI.
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