Il a été décidé d’attribuer le Prix de Thèse à Kévin Del Vecchio pour sa thèse en sciences politiques qui porte sur le traitement des eaux souterraines au Maroc (thèse sous la direction de Gilles Massardier et de Sylvain Barone, soutenue à Sciences Po Lyon, Université Lumière Lyon 2) et qui analyse les tensions entre gestion de l’eau et agriculture. Le jury a retenu cette thèse appréciant notamment quelle fasse un gros effort pluridisciplinaire depuis la science politique (vers l’économie, la sociologie, la géographie, l’histoire) et plus singulièrement qu’elle ait été réalisée en coopération interdisciplinaire avec des chercheurs de l’INRA en science de l’eau, de l’environnement et en agronomie. C’est une recherche qui porte une analyse multiscalaire de l’action publique au Maroc sur le traitement des eaux souterraines. Elle repose au plan méthodologique sur un travail empirique robuste identifiant les différents acteurs impliqués aux différents niveaux de l’action publique et sur les usagers de l’eau (agriculteurs, foreurs, bureaux d’étude…). Enfin, l’originalité du sujet (par l’angle d’analyse des contrats de nappe). L’apport aux sciences poitiques et aux Waters studies, le choix d’un pays du Sud ainsi que l’intérêt pratique du travail réalisé ont été enfin des éléments relevés parmi d’autres comme étant d’intérêt pour le Riodd heureux , donc de décerner le prix de thèse à Kevin Del Vecchio.
Le jury a en outre décidé cette année d’accorder un accessit à deux autres thèses :
- Alice Dupré de la Tour a été récompensée pour sa très belle thèse en sciences de gestion sur l’étude de pratiques de re-végétalisation de régions alpestres par l’utilisation de semences d’origine locale. Cette thèse (sous la direction de Julie Labatut et Thomas Spiegelberger, soutenue à l’Université Gustave Eiffel) s’inscrit dans une perspective de transition écologique à laquelle adhère le RIODD. Le jury a relevé qu’il s’agissait d’une thèse menée selon les principes d’une recherche action, à caractère pluridisciplinaire ( SHS et sciences de la conservation), dont l’originalité tient à l’objet « semences locales » et à sa perspective longitudinale, dont l’assemblage des données est riche et varié, et dont les retombées pratiques sont indéniables.
- Clément Cayol a été primé pour son excellente thèse en sociologie (sous la direction de Richard SOBEL et Anne BORY, soutenue à l’Université de Lille) sur l’expérimentation du Minimum social garanti à Grande-Synthe . Le jury a estimé que ce travail de recherche devait aussi être récompensé en raison de sa pluridisciplinarité (sociologie et économie), de son importance pratique, de sa temporalité et du risque pris en ce que le sujet porte sur une politique publique locale en train de se faire, de la richesse du dispositif empirique mis en place, de la réflexion menée sur la pauvreté dont la réduction est un des objectifs de développement durable soutenu par le RIODD.
Le Prix de Thèse (3000 €) et les accessits (2 x 1500 €) ont été remis le vendredi 27 septembre aux candidats lors du Congrès du RIODD 2024 qui s’est tenu à Bruxelles du 26 au 28 septembre 2024.