24 mars 2025 : Journée d’étude

Dans un contexte paradoxal de regain du climato-scepticisme, la notion de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) n’est-elle pas en train de connaître son crépuscule, au profit d’autres notions plus en phase avec les enjeux globaux (transition énergétique, économie circulaire…) ? Les nouvelles directives européennes (CSRD, devoir de vigilance, taxonomie verte), toujours contestées, et les nouvelles attributions des comités sociaux et économiques (CSE) en matière environnementale, bien que faiblement appliquées, vont-elles lui apporter un second souffle, à partir de sa juridicisation et de sa judiciarisation ? Vont-elles au contraire plutôt consacrer son dépassement, au profit d’une logique de responsabilité « tout court », appelant à avancer vers « l’entreprise comme commun : au-delà de la RSE » (Renouard, Bommier, 2018) ? La tendance au déplacement vers la RTE (la responsabilité territoriale des entreprises) offre-t-elle pour sa part de nouvelles perspectives ?

Après avoir dressé le bilan de 25 ans de politiques, de pratiques et d’études de la RSE (conférence d’ouverture), cette journée d’études propose de s’interroger sur ce qu’enquêter sur la RSE aujourd’hui veut dire. Elle vise pour cela trois objectifs principaux. Il s’agira en premier lieu d’adopter une perspective résolument pluridisciplinaire en proposant de croiser les regards de l’économie, du droit, des sciences de gestion et de la sociologie, à partir d’études empiriques contemporaines qui font dialoguer ces différentes approches (session 1). Il s’agira ensuite d’engager collectivement un exercice prospectif (session 2) en s’interrogeant sur la façon de prolonger et de repenser les enquêtes sur la RSE dans un contexte national, européen et international renouvelé. Enfin, la journée d’études offrira l’occasion d’un échange avec des praticiens et praticiennes amenés à intégrer la RSE dans leurs pratiques professionnelles de syndicalistes, de consultants, d’acteurs publics ou d’avocats (table ronde).